L’Alouette lulu, l’Engoulevent d’Europe, le Lézard des murailles, le Crapaud calamite ou l’Alyte accoucheur… Quelles sont les créatures qui se cachent derrière ces noms étranges ? Hé oui, ce sont les petits habitants de nos terrils !
Un ecosystème avec une faune et une flore variées
Rien ne laissait présager que ces résidus miniers, les déchets issus de l’extraction du charbon appelés « stériles », accueilleraient un jour de la vie, et pourtant… La nature y a repris ses droits et les terrils forment aujourd’hui un écosystème à part entière, qui a la particularité d’avoir été créé par l’homme.
Ce n’est pas un hasard si les terrils abritent aujourd’hui de nombreuses espèces animales et végétales : leur forme, leur pente, leur orientation par rapport au soleil, la température qui règne sur leur sol noir, leur surface et leur composition ont en effet favorisé l’installation de plantes et d’animaux parfois étrangers à la région.
La faune
Chaque terril a développé son propre écosystème autour des plantes qui s’y sont d’abord installées et des espèces qu’il accueille selon le type d’habitat qu’il propose : ainsi dans les zones humides (généralement à l’emplacement des « bacs à schlamm », un mélange de poussières et d’eau, notamment produit lors du lavage du charbon) on retrouve des Crapauds calamites, comme sur les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle.
Dans les zones dénudées, sur la plupart de nos terrils, on trouvera facilement le Lézard des murailles ou encore le Criquet à ailes bleues et le Machaon. Ouvrez l’œil et restez calmes si vous voulez avoir la chance de les observer !
Les zones boisées, le terril de Pinchonvalles par exemple, sont le royaume des oiseaux, comme les fauvettes forestières.
La flore
On a pu identifier 300 espèces de plantes différentes sur un seul et même terril !
La flore s’est développée de différentes façons sur nos terrils. Il y a d’abord eu les plantes pionnières, les premières à s’être développées sur les stériles, comme le Pavot cornu qu’on croise habituellement sur les dunes du littoral.
Les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle©Lens-Liévin Tourisme – S. Roynette Pavot cornu©CPIE – V.Cohez Oseille à feuille d’écusson ©CPIE – V.Cohez
Les plantes sont arrivées par voie naturelle, amenées par les vents ou les oiseaux qui ont déposé des graines sur les pentes des terrils, ou ont une origine artificielle liée cette fois-ci directement à l’homme : par exemple l’Oseille à feuilles d’écusson, également plante pionnière, est présente sur nos terrils car ses graines s’étaient logées dans l’écorce des pins montagnards utilisés pour consolider les galeries de mine. Cette plante pousse naturellement sur les pentes instables des montagnes, ce qui explique pourquoi elle se sent si bien sur nos terrils.
On peut dire que nos terrils ont, comme les habitants du Bassin minier, le sens de l’accueil et de l’hospitalité ! Et il ne faut pas oublier de protéger et de préserver la richesse de cette nature qui s’y est développée…
En pratique
Le CPIE – Chaîne des terrils a pour objectif de préserver, valoriser et animer les reliefs de l’activité charbonnière sur l’ensemble du Bassin minier. Chaque année, ils organisent des formations auprès du public, qui peut devenir acteur de cette mission.
Devenez Guide Nature et Patrimoine Volontaire
Le CPIE – Chaine des terrils organise une réunion d’information le samedi 4 septembre matin à Leforest, afin de présenter l’association ainsi que la formation en détails qui se déroulera sur 11 journée à raison d’un samedi par mois d’octobre 2021 à juillet 2022.
La formation est gratuite, ouverte à toute personne motivée pour devenir bénévole au sein de notre association et à participer à la valorisation de notre Bassin minier…
La participation à la réunion se fait sur inscription obligatoire auprès de Rémi CHIMOT – Animateur environnement & patrimoine CPIE Chaîne des Terrils
03 21 28 17 28 ou remi.chimot@chainedesterrils.eu
Eden 62 a la gestion et la protection des Espaces Naturels Sensibles qui peuvent être des terrils (comme le terril de Pinchonvalles, d’Estevelles, etc…). Ils œuvrent pour la sauvegarde de la biodiversité par une sensibilisation des habitants.